0.9 ° sous abri, les prés sont blancs ce matin.

Hier, mon cœur de jardinière a saigné en remisant mes fuschias qui n'avaient jamais été aussi beaux. Il n'avaient commencé à fleurir qu'en août. Mais ce matin je suis bien contente, pour une fois la petite gelée vacharde d'octobre n'aura rien abimé.

Tout est sous contrôle........ (les jardiniers et jardinières comprendront tout le sous-entendu de ces points de suspension).

Un charmant couple d'helvètes nous avait abordés à la sortie de l'aéroport pour nous donner leurs pass pour le vaporetto qui étaient encore valables pour 2 jours. Nous les avons donc utilisés pour nous rendre au cimetière.

Le temps était gris mais la Sérénissime et la lagune n'en sont pas moins belles vues du bateau.

A l'entrée on traverse un cloitre

et, bien qu'on soit en octobre, on est accueilli par le parfum des roses.

J'avais un rosier qui embaumait  comme ça à Morsang, sous ma fenêtre de cuisine. J'en ai fait une bouture qui végète à Mercueil depuis une bonne quinzaine d'années malgré les soins attentifs que je lui prodigue. Parfois elle me gratifie d'une petite rose toute chétive mais le parfum est là.

L'endroit est calme, il n'est pas sur le circuit des tour-operateurs et c'est tant mieux pour ses occupants.

Certains ont été célèbres comme Igor Stravinsky ou Serge Diaghilev.

J'aurais aimé connaitre le russe pour pouvoir lire la dédicace certainement émouvante écrite sur ses chaussons par une danseuse.

D'autres ont laissé le souvenir d'un destin tragique comme celui de la princesse Sofia Kaliensky

Même dans la mort il y en a qui ne peuvent s’empêcher de faire étalage de leur puissance.

Pour tous les autres des tombes dans des espaces verdoyants. Oserais-je dire "calmes et arborés" Heure-Bleue ?

Ou bien alignés dans les columbarium

C'est encore la faute au commissaire Brunetti, série allemande qui nous offre des vues magnifiques de Venise à chaque épisode, si l'envie nous a pris d'y retourner pour visiter ce que nous n'avions pas eu le temps de voir en 2011.

Pas de train de nuit cette fois ci. Nous n'avons pas succombé une deuxième fois à l'arnaque aux pseudos couchettes de l ère classe de la SNCF avec p'tit déj éponge et plastique au "réveil" (pour se réveiller encore aurait-il fallu dormir et 2 cachets d'analgésique auraient été les bienvenus pour atténuer les courbatures).

Nous avons pris une compagnie aérienne lowcost, celle où il faut pédaler comme l'a si malicieusement fait remarquer notre hôtelier. J'avoue que j'ai fait une petite prière en montant dans l'avion pour que tout se passe bien mais il faut dire que les voyages en avion et moi c'est loin d'être le grand amour. Disons que je suis heureuse et soulagée une fois ma valise récupérée et que pendant le séjour j'évite de penser au voyage de retour. Finalement tout était parfait, 1h20 de vol, la dernière enquête du commissaire Wallander et la musique dans les oreilles pour oublier l'endroit où je me trouvais. A peine envolés nous atterrissions déjà.

Après l'air, l'eau. Il faut plus longtemps pour aller de l'aéroport Marco Polo à Venise avec les transports publics que pour venir d'Orly. Peut être que si nous y retournons nous nous offrirons un bateau-taxi pour la frime (110 € le trajet contre 54 € l'aller et retour quand même, ça en fait des capuccini, même à 3,50 €).

L'hôtel était proche de la piazza San Marco. Beaucoup moins austère que celui où nous avions séjourné la dernière fois. Il s'agissait d'un ancien couvent, ceci explique sans doute cela. La chambre était digne d'un palazzio et le lit tellement grand qu'on peut comprendre que des amoureux ne voient de Venise que leur chambre d'hôtel.

Comme je ne pouvais profiter d'elles dehors, j'en ai fait des bouquets pour égayer et parfumer la maison.